Divisé entre ses potentiels candidats (Édouard Philippe, Gabriel Attal…), le bloc central parviendra-t-il à avancer uni à la présidentielle de 2027 ? C’est en tout cas le souhait de Gérald Darmanin, qui a plaidé dimanche 9 février, sur BFMTV, pour une primaire du camp macroniste en vue d’investir « le meilleur d’entre [eux] ». « Il n’en faut qu’un seul parce que, sinon, on va avoir madame Le Pen contre monsieur Mélenchon au second tour », a prévenu le ministre de la Justice.

« Mon souhait, c’est qu’une personne se dégage, que nous ne perdions pas de temps », a appelé de ses vœux l’ancien locataire de Beauvau, qui a toutefois admis que son camp était encore « manifestement loin de l’union ». « Si jamais personne ne se dégage – c’est ma volonté que quelqu’un se dégage –, il faudra bien un processus de sélection », a reconnu le garde des Sceaux.

« Qu’on appelle la primaire », a-t-il donc expliqué, craignant plus que tout, avec des candidats multiples, une division des voix. Si cela doit advenir, « on ne sera pas au second tour : on sera sans doute très content d’être soi-même, mais on sera tout seul et les Français nous en voudront énormément ». « Il faut désormais proposer aux Français des choses nouvelles », a souhaité le ministre de la Justice, appelant à arrêter de faire campagne « contre Marine Le Pen » : « L’important, c’est le projet, pour quoi faire. »

La victoire finale n’est pas garantie

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« J’ai décidé d’éviter d’attendre les autres et d’essayer de réfléchir », a ainsi conclu l’ancien LR, dont les ambitions présidentielles sont loin d’être ignorées. « Quand on voit les réactions sur le droit du sol, parfois d’excommunication, on dit : “Tiens, on n’est pas encore prêts à rassembler 25 % de Français aux élections au premier tour.” C’est une maladie infantile qu’il faut qu’on corrige », a-t-il considéré.

La route est encore longue et les adversaires dans son camp sont nombreux. Surtout, une telle procédure est loin de garantir la victoire : en 2022, désignées par les adhérents de leurs partis, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo avaient respectivement récolté 4,78 % et 1,75 % des voix. De même pour Yannick Jadot : désigné candidat face à Sandrine Rousseau dans une primaire ouverte, il n’avait récolté que 4,63 % des suffrages. À l’inverse, les candidats autodésignés, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, avaient accédé au second tour, ce dernier étant finalement réélu président de la République.