Une fois de plus, Donald Trump s’est retrouvé confronté à un dilemme dont il a le secret : sacrifier un proche pour apaiser la tempête médiatique, ou tenir tête aux critiques au risque d’alimenter le scandale. Cette fois, l’affaire concerne son conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, pris dans une fuite rocambolesque d’informations sensibles sur une attaque militaire au Yémen, comme le révèle une enquête du New York Times.

Tout commence par un simple faux pas : Waltz ajoute par erreur Jeffrey Goldberg, journaliste et patron de The Atlantic, à une conversation sur la messagerie privée Signal où des responsables de l’administration Trump discutaient d’un bombardement à venir contre des rebelles houthis. Le journaliste, abasourdi, publie aussitôt un article relatant l’incident.

À LIRE AUSSI Petro Porochenko : « Je déteste quand les gens disent que Trump est prorusse » L’histoire aurait pu se limiter à une affaire de négligence. Mais chez Trump, rien n’est jamais aussi simple. Ce qui le heurte le plus, confient plusieurs sources au quotidien new-yorkais, ce n’est pas tant que des informations militaires aient été mises en péril que le fait que Mike Waltz ait eu le numéro de Jeffrey Goldberg dans son téléphone. Trump hait ce dernier, qui l’a critiqué sans relâche. Dès lors, le doute s’installe : Waltz est-il vraiment un homme de confiance ?

Souvenirs d’un premier mandat houleux

Dans l’entourage du président, le débat s’enflamme. Certains conseillers, comme son chef de cabinet Susie Wiles et le vice-président J. D. Vance, s’interrogent sur la loyauté de Waltz. D’autres, notamment le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, le soutiennent. Ce dernier, pourtant lui aussi impliqué dans la fuite, n’est étrangement pas inquiété par la colère présidentielle.

À LIRE AUSSI Qui est Mike Waltz, le conseiller de Trump à l’origine de la bourde d’État ? Le président américain hésite. S’il déteste les critiques de la presse, il craint encore plus l’idée de donner l’image d’un président dépassé, incapable de maintenir l’ordre dans son équipe. Selon le New York Times, en privé, il confie qu’il ne veut pas que son deuxième mandat ressemble au premier, marqué par des limogeages en rafale. Le souvenir de Michael Flynn, son premier conseiller à la sécurité nationale, renvoyé après seulement quelques semaines en 2017, reste vif.

Faute avouée, pardonnée ?

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Un échange tendu a eu lieu mercredi soir dans le Bureau ovale. Mike Waltz est convoqué. Trump jauge son conseiller et le pousse à s’expliquer. Le lendemain matin, le président laisse filtrer qu’il ne le congédiera pas. Il réitère ce soutien dans une interview à NBC, dénonçant une « chasse aux sorcières ».

Si Waltz garde son poste, son étoile a pâli. Certains proches du président murmurent qu’il est trop prompt à recommander l’usage de la force, notamment contre l’Iran. Or, Trump, malgré son goût pour la confrontation verbale, préfère négocier. Mike Waltz a beau plaider l’erreur technique, sa proximité, même fortuite, avec le journaliste Jeffrey Goldberg aura suffi à fissurer la frêle confiance présidentielle.