Le bal des prétendants va bientôt commencer. Selon les informations de L’Opinion, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, serait sur le départ. Le bras droit d’Emmanuel Macron, le « deuxième cerveau » du président, comme il a même été parfois nommé, pourrait faire ses valises, direction la Société générale. Le poste de secrétaire général de l’Élysée, qui dirige l’équipe de conseillers du chef de l’État, est un poste clé. Et de premiers noms commencent à émerger pour la succession d’Alexis Kohler.

Julien Denormandie

Depuis qu’il a quitté le ministère de l’Agriculture, en 2022, il ne s’est pas passé un remaniement, un changement de Premier ministre, une dissolution, sans que le retour de Julien Denormandie ne fasse l’objet de paris. Un temps, il avait été pressenti pour prendre la succession d’Élisabeth Borne, avant que Matignon n’échoie à Gabriel Attal.

Fidèle d’Emmanuel Macron depuis la première heure, il se sait écouté par ce dernier. « Julien a beaucoup d’idées », louait un proche dans les colonnes du Point. « Il est l’un des rares qui se permet de contredire le président. Lequel l’écoute beaucoup. » Mais son échec à accéder à Matignon en 2022 l’aurait poussé à quitter la vie politique.

À LIRE AUSSI Alexis Kohler : la fin de la toute-puissance à l’Élysée ? Selon La Tribune, ce départ du sérail politicien pourrait être motivé par une certaine ambition. Julien Denormandie, en refusant un portefeuille ministériel, se serait ainsi laissé disponible pour un poste plus intéressant à ses yeux, comme celui de… secrétaire général de l’Élysée. Interrogé sur un éventuel retour la semaine dernière sur BFM Business, il a temporisé.

« Il ne faut jamais dire jamais, mais je veux aujourd’hui aller au bout des projets entrepreneuriaux que je suis en train de mener », a déclaré celui qui est actuellement directeur impact chez Sweep (plateforme de gestion et d’aide à la réduction des émissions carbone pour les entreprises) et conseiller chez Raise (société de gestion). Le candidat temporise. Va-t-il céder aux sirènes de l’Élysée ?

Emmanuel Moulin

Selon Politico, il tient la corde. Successivement directeur de cabinet de Bruno Le Maire, par la suite directeur du Trésor puis directeur de cabinet de Gabriel Attal à Matignon, Emmanuel Moulin semblerait en bonne position pour prendre la succession d’Alexis Kohler. Mais à en croire le média, il est « le candidat désigné par Alexis Kohler plus que par le président de la République ».

Pour rappel, c’est le chef de l’État qui nomme son SG. En octobre 2024, il a été nommé par décret présidentiel inspecteur général des finances. « C’est un technocrate qui préfère l’influence au pouvoir, un pince-sans-rire très sympa », le décrivait en janvier 2024 le socialiste Jérôme Guedj dans Le Figaro. Par le passé, il a également été conseiller économique de Nicolas Sarkozy, en 2009.

À LIRE AUSSI Julien Denormandie : « Nous créons une société du “steak haché” où la valeur de l’alimentation a disparu » Ils se sont rencontrés, avec Alexis Kohler, à Sciences Po, où ils se sont liés d’amitié. « Vous aurez du mal à trouver une feuille de papier à cigarette entre les deux », confiait toujours au Figaro un proche des deux hommes. Cela peut aider. Le secrétaire général de l’Élysée peut pousser sa candidature. Le Monde, en septembre, le décrivait comme membre de la « bande des quatre ».

Quatre hauts fonctionnaires qui se partageaient les avant-postes de la haute administration : Bertrand Dumont, Jérôme Fournel et Emmanuel Moulin, le tout, donc, chapeauté par Alexis Kohler. Le haut fonctionnaire est donc probablement loin d’être un inconnu aux yeux d’Emmanuel Macron. Même si, selon Politico, il avait d’autres ambitions.

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En janvier, il s’était positionné pour succéder à Éric Lombard à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Un poste soumis à la validation des deux chambres du Parlement. L’épisode Ferrand (sa nomination à la tête du Conseil constitutionnel s’est jouée à un cheveu) pourrait cependant calmer les ardeurs élyséennes. Moulin au secrétariat général serait donc vu comme moins risqué. Et l’intéressé ne s’y opposerait pas.

À LIRE AUSSI « Moment nostalgie » à l’Élysée : quand Macron décore BorneLa danse commence. Le nom de Pierre-André Imbert, ancien numéro 2 de l’organigramme de l’Élysée devenu ambassadeur en Australie, est également évoqué. En attendant d’arriver à la Société générale (ce qui est soumis au feu vert de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique), Alexis Kohler devra passer la tempête judiciaire et législative. Il est attendu par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le dérapage des comptes publics. ll est également toujours mis en examen pour prise illégale d’intérêts.