Les violences inquiètent… Les réactions, peut-être encore davantage. Au lendemain des manifestations du jeudi 1^er mai, une partie de la classe politique – LFI et Les Écologistes – n’a pas condamné explicitement et de façon immédiate les agressions dont ont été victimes plusieurs membres du Parti socialiste. Commises par des individus masqués et vêtus de noir, ces agressions ont laissé quatre militants PS légèrement blessés, parmi lesquels le député Jérôme Guedj, cible favorite des Insoumis.

Interviewé par BFMTV jeudi, le député de l’Essonne a accusé La France insoumise de « brutaliser la vie publique ». « Je n’ai pas vu de militants de La France insoumise m’insulter aujourd’hui – j’en ai vu dimanche dernier », a précisé Jérôme Guedj, faisant référence au rassemblement contre l’islamophobie dont il avait dû être extrait. Ce à quoi le coordinateur national de La France Insoumise, Manuel Bompard, a répondu, dans un tweet : « La violence n’a jamais fait partie de nos modes d’action. Nous ne sommes pas d’accord avec le fait que l’on règle des désaccords politiques comme cela. »

À LIRE AUSSI Le 1^er mai pathétique de Jean-Luc MélenchonDu côté des Écologistes, la secrétaire nationale, Marine Tondelier, s’est risquée, au micro de RTL, à des propos hasardeux. Alors que le journaliste de RTL lui demandait s’il fallait voir dans cette agression l’expression d’un antisémitisme d’extrême gauche, Marine Tondelier s’est dite trop « embêtée » pour répondre, expliquant, d’une part, soutenir les militants socialistes agressés mais, d’autre part, reprochant à Jérôme Guedj d’avoir sa part de responsabilité. « Personne ne doit être évincé des manifestations, a expliqué l’élue écologiste, mais je vois aussi comment Jérôme Guedj donne rendez-vous, vient avec vingt journalistes. »

Tondelier obligée de préciser sa pensée

Toutefois, Marine Tondelier a ensuite présenté « [s]es excuses auprès de toutes celles et tous ceux que l’imprécision de [s]a réponse a pu heurter », réitérant que « Jérôme Guedj, comme l’ensemble des socialistes et des manifestants, doit pouvoir le faire [manifester] dans la sérénité ».

En revanche, les condamnations franches et immédiates de ces agressions ont été nombreuses au PS, le secrétaire général du parti, Pierre Jouvet, ayant déclaré apporter « tout [s]on soutien aux camarades socialistes violemment pris pour cible ». Le chef des députés PS, Boris Vallaud, a dénoncé jeudi des « violences graves et inacceptables ». Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a promis de « ne rien laisser passer », annonçant que « des dépôts de plainte sont en cours ».

Condamnations unanimes, du gouvernement au RN

Au sein du gouvernement, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a lui aussi partagé son « soutien » aux militants socialistes « attaqués par des manifestants particulièrement hostiles et violents ». Jérôme Guedj a indiqué avoir également reçu le soutien par téléphone du Premier ministre, François Bayrou, et de l’ancien président de la République François Hollande. Le parti Renaissance a adressé, dans un tweet, « toute sa solidarité aux élus et adhérents du Parti socialiste ».

Quant au RN, la députée du Var, Laure Lavalette, s’est fendue d’un tweet pour condamner les agressions, mais on peut se demander s’il n’est pas ironique puisqu’elle souligne l’alliance électorale qui existait – morte de facto aujourd’hui – entre le PS et LFI. « Je condamne fermement l’agression des élus et militants du PS par leurs alliés et amis d’extrême gauche au #1er mai à Paris. »