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Informations française: face au mal-être des jeunes, des initiatives pour lutter contre la dépression

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Une enquête édifiante publiée mardi 14 février par Santé Publique France montre que les troubles dépressifs ont pratiquement doublé chez les jeunes dans l’espace de quatre ans. En France, plusieurs associations font face à toujours plus de demandes d’accompagnement et tentent de venir en aide aux adolescents concernés.

L’isolement social provoqué par les confinements à répétition n’a épargné personne, avec les jeunes en première ligne. D’après le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié par Santé Publique France mardi 14 février, le nombre global de Français en dépression connaît une hausse « sans précédent » depuis 2017. Mais le constat le plus préoccupant s’établit chez les jeunes adultes : la part des 18-24 ans touchée par la dépression a bondi de 80 % en quatre ans, passant de 11,7 % en 2017, à 20, 8% en 2021.

Si la santé mentale des adolescents semble avoir pris un tel coup ces dernières années, c’est, selon l’étude, en raison du « Anti-stress par le Covid-19 » et des « restrictions imposées » pour le maîtriser. Période d’isolement à rallonge, solitude exacerbée, une précarité qui s’accentue… Xavier Vanderplancke, directeur d’activité de la Maison des adolescents (MDA) de Lyon, retient lui aussi la déprime liée au Covid-19 comme l’une des explications du mal-être des jeunes. « En une année, on a eu presque 30 % d’augmentation du nombre de demandes, et surtout des jeunes avec des troubles anxieux », rapporte-t-il.

Au-delà de la « perte de repères » produite par le Covid, le directeur de ce lieu associatif d’écoute explique aussi ces chiffres par le contexte d’éco-anxiété. « Ces quatre dernières années, il est devenu très difficile pour les jeunes de se projeter dans un avenir marqué par le dérèglement climatique, la guerre, l’inflation, le stress des études… Ces inquiétudes amènent certaines à ne plus pouvoir sortir de chez eux. »

Un constat partagé par Sébastien Kfoury, administrateur de 26 ans de l’association Ligne de nuit, qui propose une ligne d’écoute de nuit destinée aux étudiants. Pour lui, il ne faut pas oublier la visibilité que prend la santé mentale et la plus grande facilité avec laquelle certains jeunes expriment leur détresse aujourd’hui. « Comme on en parle davantage, on fait aussi apparaître un problème qui existe déjà. Par exemple, après le passage de Stromae sur TF1 en janvier 2022 pour chanter son morceau l’Enfer [qui aborde le sujet des pensées suicidaires], sur un eu un pic d’appels. »

Écouter et accompagner les jeunes adultes

Des sollicitations qui s’amplifient, alors que presque chaque département français détient au moins une Maison des adolescents, toutes en développement depuis 2004. Il s’agit de structures de soins regroupant à la fois professionnels de santé et animateurs spécialisés pour permettre une « prise en charge globale pensée autour de l’ado », indique Xavier Vanderplancke.

Sur place, les jeunes âgés de 11 à 25 ans sont accueillis gratuitement, sans rendez-vous, et peuvent rencontrer un personnel adapté pour « appréhender leurs souffrances ». Ils proposent aux adolescents qui passent le pas de la porte des entretiens individuels ou collectifs, pour les éclairer sur des questions de santé, de violence, de corps, d’éducation…« On travaille aussi sur la stigmatisation liée au fait de voir un psychologue », poursuit le directeur de la MDA de Lyon.

Le maître-mot de ces lieux : l’écoute. L’écoute au sein d’entrevues classiques, mais aussi lors de médiations collectives et d’ateliers, notamment pour les jeunes parfois très mutiques ou en situation de souffrance psychique. Des modules de customisation de vêtements, des ateliers physiques autour de l’expression corporelle, de la relaxation mais aussi de la création plastique… Tous pour répondre à la même interrogation : « Comment en s’occupant les mains, peut-on ensuite se libérer la tête et la parole ? Comment, par le biais de créations sur le papier, arrive-t-on à exprimer des choses mieux que par le verbal ? », décrit Xavier Vanderplancke.

Aussi, selon l’enquête de Santé Publique France, 26,5% des jeunes femmes présentent des troubles dépressifs, contre 15,2% des hommes de 18-24 ans. Mais d’après Xavier Vanderplancke, ces chiffres ne veulent pas dire que les garçons sont moins touchés. « C’est culturel. Les jeunes hommes ont encore plus de mal à exprimer leur mal-être. Oui, on reçoit plus de filles à la MDA, mais on ne voit pas tous ces garçons qui vont mal et qui ne sont pas en capacité de s’en saisir », analyse-t-il.

Des solutions pour les jeunes, par les jeunes

L’association Ligne de nuit, créé en 2016, a quant à elle fait le pari de proposer une solution pour les jeunes, par des jeunes. Cette ligne d’écoute destinée aux étudiants est disponible tous les soirs de 21h à 2h30 du matin. « Le soir, c’est le moment où tu es chez toi, tout seul, tu peux avoir des épisodes de solitude et des pensées noires plus facilement », soutient Sébastien Kfoury, porte-parole.

Nightline est basé sur deux principes : l’écoute active et la « pair-aidance », c’est-à-dire l’entraide que peut s’apporter des personnes concernées par un même problème. « L’idée est de pouvoir redonner un rôle aux étudiants, dans la prise en main de leur santé mentale et de celle des autres. » Pour cela, tous les bénévoles écoutants sont formés et sélectionnés. Après chaque appel reçu, les groupes discutent ensemble, extériorisent eux-mêmes leurs pensées et peuvent avoir accès à des psychologues.

Comme le précise son porte-parole, l’association n’a en revanche pas vocation à remplacer les professionnels de santé. « On ne conseille pas, on ne dit pas ce qu’il faut faire ou non. On vient simplement poser des questions, et orienter vers des services externes si la personne le demande », assure Sébastien Kfoury. Une simple oreille attentive pour combattre la solitude et apporter un peu de compagnie. « En règle générale, on laisse le temps à l’étudiant de nous dire ce qu’il veut, au rythme qu’il veut. Mais si la personne parle de suicide immédiat, on essaie d’obtenir sa localisation et d’appeler les secours », ajoute-t-il.

En plus, l’association a mis en place un kit de vie pour prendre soin de sa santé mentale et être attentif à celle des autres (des vidéos, des tests pour analyser ses ressentiments…). Elle participe également aux festivals ou aux portes ouvertes d’écoles pour banaliser le sujet, et outille les professeurs de classes préparatoires pour détecter des signaux de détresse chez leurs élèves.

Un système de soins psychiatriques saturé

Pourtant, comme l’indique l’étude de Santé publique France, « une grande partie des épisodes dépressifs ne donne pas lieu à un contact avec le système de soins ». En effet, Xavier Vanderplancke et Sébastien Kfoury déplorent tous deux un système de santé « sous-dimensionné » par rapport aux besoins des jeunes.

« La Maison des adolescents intervient normalement en amont des soins. Sauf que le système de santé psychiatrique est tellement saturé aujourd’hui, qu’il ne peut pas absorber toute la demande croissante. On se retrouve donc isolé, face à des jeunes qui découvrent des prises en charge bien plus importantes que ce qu’offre la MDA. On doit donc temporiser jusqu’à ce qu’un réel suivi puisse être retenu », soupire Xavier Vanderplancke.

De la même manière, l’association Ligne de nuit appelle à mobiliser davantage de psychologues dans les universités, et à qualifier plus de moyens financiers sur cette question. Pour Sébastien Kfoury, la solidarité entre jeunes et l’idée de « aide à la paire » reste une alternative non négligeable pour tenter de lutter contre les épisodes dépressifs.

En plus des Maisons des adolescents et d’initiatives comme Ligne de nuitles autorités ont aussi déployé au fil des années quelques dispositifs dédiés aux jeunes et à leur santé mentale, tel que le service anonyme et gratuit « Fil Santé Jeune », accessible tous les jours de 9h à 23h et animé par des médecins et des psychologues (au 0800 235 236).

► À écouter aussi : Santé mentale dans les quartiers Nord : l’accès aux soins est devenu impossible

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