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Informations française: quand un premier film donne un chef d’oeuvre

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Ça commence et ça finit avec « Les Meutes » à Casablanca. Entre les deux, l’histoire de ce film primé au Festival de Cannes est vite racontée : Issam et son père Hassan se sont retrouvés, malgré eux, avec un cadavre à faire disparaître. Cette anecdote incongrue accouche d’un polar aussi noir que drôle et tragique. Avec son premier long métrage, qui sort ce mercredi 19 juillet sur les écrans, le réalisateur marocain Kamal Lazraq a réussi un chef d’œuvre, avec des images aussi fortes qu’une nuit de pleine lune.

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Cela ressemble à une tragédie grecque, les meutes remplaçant le chœur, un combat de vie et de mort, des tiraillements entre l’amour, la haine, l’honneur et la fatalité, le tout surplombé par une force surnaturelle. Nous, les spectateurs, nous avons l’impression de vivre cet appel du destin pour le père et le fils en direct, filmé la nuit, dans les faubourgs populaires de Casablanca, en une unité de temps et de lieu.

Kamal Lazraq et son film, tous les deux nés à Casablanca

Les Meutesc’est l’aventure humaine de deux fauchés, père et fils, captée avec une obsession certaine pour la magie surréaliste de la lumière nocturne naturelle : « Avec le chef opérateur, Amine Berrada, nous nous sommes dit que les acteurs sont au centre du dispositif, nous n’allons pas recréer un éclairage artificiel, mais que nous allons vraiment nous baser sur l’éclairage naturel de la ville, explique le réalisateur Kamal Lazraq. Les visages des comédiens sont très cinégéniques. Du coup, parfois, il fallait juste les déplacer au bon endroit pour avoir une image très cinématographique. »

Le film, tourné avec des acteurs non professionnels qui créent l’écran, séduit aussi par son sens inouï, capable de cadrer l’essentiel des actions et le surnaturel des esprits et des paysages. Kamal Lazraq est lui-même né à Casablanca, il y a 39 ans, et, depuis qu’il a réussi sa formation à la Fémis à Paris, il rêvait d’y faire un film. Après un court métrage en 2014, L’homme au chienl’accomplissement époustouflant de son premier long métrage représente beaucoup plus que la réalisation d’un fantasme cinématographique : « Casablanca, la nuit, il y a un potentiel infini d’histoires, de thèmes, de genres : le burlesque, le tragique, l’humanité, la violence… »

Kamal Lazraq, réalisateur marocain du film « Les Meutes ».
Kamal Lazraq, réalisateur marocain du film « Les Meutes ». © Siegfried Forster / RFI

L’universel, le Maroc et le masculin

Beaucoup d’aspects du film touchent à l’universel : la relation entre père et fils (magnifiquement incarnés par Ayoub Elaïd et Abdellatif Masstouri), la lutte entre le Bien et le Mal, le combat contre la mort, néanmoins, les maux spécifiques de la société marocaine apparaît en filigrane, éventuellement éventuellement mais sûrement comme l’un des thèmes concernés du film, comme le poison des structures patriarcales. Pour le père, le fils, trop réfléchi, n’est pas un « vrai » homme. Pour le fils, le père, ancien taulard, a raté sa vie. Une seule personne assure, la grand-mère. Malgré toute la misère, elle s’accroche à sa croyance, transmet des valeurs et sait s’adapter aux aléas et aux épreuves de la vie.

« La masculinité est très présente dans le film. La plupart du temps, les acteurs parlent de ça : être un homme, la virilité comme une qualité obligatoirement positive. Il y avait l’idée de montrer comment cet excès de masculinité pouvait parfois tendre vers une animalité, d’où la métaphore avec le combat de chiens et cette bestialité qui peut ressurgir de façon assez forte pendant le film. »

L’expérience physique des « Meutes »

Très vite, les meutes véritables du film ne sont pas les meutes de chiens de combat, mais les meutes humaines, les gangs de quartiers qui font la guerre au milieu de la misère. Et le réalisateur confronte les spectateurs avec un parcours éprouvé touchant tous les cinq sens de notre perception : il y a l’odeur du cadavre, le contact physique entre les hommes et le chiens, les restes de viande préparés par la grand-mère, les sons sans repères visibles et les images parfois simplement fantasmées… « Ce que je ne voulais pas faire, c’était un film psychologique ou trop psychologique. J’avais envie qu’on ait une expérience physique. Quelque chose d’organique, de charnel. Tout le travail qui a été fait a été fait de façon très instinctive, très brute. Ce qui fait que nous avons ce rapport très charnel avec cette histoire. »

Au Festival de Cannes, Les Meutes a créé la surprise et remporté le prix du Jury à la section prestigieuse Un certain regard. Il ne serait pas étonnant que les spectateurs aient envie de lui décerner le prix du public.

► À écouter aussi : Tous les cinémas du monde avec Kamal Lazraq pour «Les Meutes»

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