Lucie Castets, rien que Lucie Castets. Vendredi 30 août, Mathilde Panot a réaffirmé la volonté du Nouveau Front populaire (NFP) de voir être nommée Première ministre la directrice (sur le départ) des Finances de la Ville de Paris. Et a informé que son parti censurera tout gouvernement qui ne serait pas dirigé par la candidate du NFP.

Invitée de France Info, la présidente des députés de La France insoumise (LFI) a affiché l’inflexibilité de son groupe à l’Assemblée nationale face à un tel cas de figure. « Je vais le dire très clairement : nous ferons des motions de censure contre tout gouvernement qui ne serait pas dirigé par Lucie Castets. Parce que Lucie Castets est la candidate que nous avons choisie ensemble avec le Nouveau Front populaire (NFP) », a déclaré la députée de la 10^e circonscription du Val-de-Marne.

Selon Mathilde Panot, cette attitude s’appliquerait également envers l’ancien socialiste Bernard Cazeneuve, ultime Premier ministre de François Hollande et dont le nom circule avec toujours plus d’insistance pour succéder à Gabriel Attal. « Bien sûr que nous voterions une censure contre monsieur Cazeneuve », clame Mathilde Panot. « Une des choses qui a fait le plus de mal à la gauche ces dernières années, c’est le quinquennat de François Hollande », affirme l’Insoumise. Selon elle, le président socialiste, réélu député de Corrèze aux dernières élections législatives sous la bannière du NFP, « a essayé de faire croire aux gens que, que l’on soit de gauche ou de droite, de toute façon ce sont les mêmes politiques qui sont menées » avec « des promesses qui n’ont pas été tenues ».

Par ailleurs, la présidente des députés LFI rappelle que « jamais » le NFP n’acceptera de former une coalition avec le camp présidentiel. « Nous pouvons gouverner, voilà ce que nous disons. C’est pourquoi nous appelons toujours Lucie Castets à Matignon, sinon Macron destitution », menace Mathilde Panot.

« Violation » de la séparation des pouvoirs

L’élue s’agace également du prolongement inédit du gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal, alors qu’Emmanuel Macron a accepté le départ de son Premier ministre le 16 juillet dernier. « Jamais personne n’a pensé qu’un président de la République refuserait de respecter la souveraineté populaire et refuserait de nommer le Premier ministre ou la Première ministre proposé par la coalition arrivée en tête », a-t-elle observé à propos de l’absence de délai imposé par la Constitution pour procéder à une nomination.

Jeudi 29 août, la cheffe de file des députés LFI a adressé un courrier au président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, qu’elle alerte d’une « violation de la séparation des pouvoirs ». Cause première de l’irritation de la députée du Val-de-Marne : le cumul par dix-sept ministres démissionnaires de leur présence au gouvernement et de leur mandat de député. « Ce n’est pas un nouveau “coup”, c’est une manière de mettre un terme à une situation qui est en violation de la séparation des pouvoirs », dit-elle, ce vendredi 30 août, au micro de France Info, pour justifier sa démarche.

Dans son courrier, Mathilde Panot regrette ainsi que « le résultat du vote à la présidence de l’Assemblée a basculé par les voix des 17 ministres démissionnaires alors que l’écart avec la candidature du Nouveau Front populaire n’était que de 13 voix », permettant ainsi la réélection de Yaël Braun-Pivet au perchoir.

Autre sujet préoccupant pour la cheffe des députés LFI : l’exécutif « abuse de ses pouvoirs et ne se limite pas à expédier les affaires courantes », selon Mathilde Panot, qui comptabilise 1 300 décrets et arrêtés pris depuis le 18 juillet, certains dépassant « largement » les prérogatives « normales pour un gouvernement démissionnaire ».